L'Hegire du prophète et de ses compagnons( Migration à Medine )

Publié le par ahmed

Muhammad (PBSL) s'était élevé au zénith des sommets divins. Ce fut au cours de cette nuit d'élévation suprême du corps et de l'esprit qu'il reçut de Dieu, le Très-Haut le second pilier de l'islam : les cinq prières quotidiennes, et quelque chose qui n'avait été donné à aucun Prophète avant lui, le monde entier comme espace de prosternation et de prière pour tous les musulmans. C'était al-Isrâ' wa al-Mi'râj, le Voyage nocturne et l'Ascension .

À son retour, le lendemain matin, après avoir entendu le récit du miraculeux voyage, les incrédules profitèrent de cette occasion pour se moquer à nouveau de Muhammad. Ils l'avaient traité de fou, de devin, de poète, ils le traitèrent désormais de men­teur. Les persécutions redoublèrent, et la vie devint de plus en plus insupportable pour le Prophète et ses Compagnons. Ils étaient constamment en danger et ils décidèrent donc de se préparer, dans la tranquillité, à quitter la Mecque.

Médine
Une délégation de nouveaux convertis de la ville de Yathrib, située à environ quatre cent kilomètres de la Mecque, offrirent leur maison et souhaitaient la bienvenue à tous les musulmans qui désiraient vivre en sécurité dans leur ville. Ils voulaient tout particu­lièrement que le Prophète (pbsl) amène la paix dans leur ville rongée par d'interminables querelles tribales.

Le Prophète accepta. Ce fut ce qu'on appela la Hijra, la migration, l'Hégire. Ce fut un moment décisif dans l'histoire de l'Islam, celui du commencement du calendrier islamique, la naissance du premier État islamique ; Yathrib fut appelée « la ville du Prophète », Madinatou an-Nabi.

Muhammad, le Messager de Dieu, après treize ans d'appel à l'islam et après avoir souffert amèrement de la persécution des mains des arabes païens, quitta la Mecque en compagnie d'une communauté de musulmans, et se rendit là où on lui avait offert la paix et la sécurité, la ville de Médine. Ainsi débuta la deuxième phase majeure de la mission et de la vie de Muhammad.

La première constitution

À Médine, le Prophète devint le chef de l'État. Là, l'Islam put s'épanouir et un nouvel ordre social naquit. Son socle fut la mosquée. Ce fut là également que se développa la vision islamique de la paix entre tous les peuples de la terre, sans différence de fois ou de races, c'est là que prit forme effectivement la première constitution et charte des Droits et Libertés humaines ayant jamais existé. Elle garantit à chaque citoyen la liberté, la sécurité et la justice.

1. La liberté de conscience et de culte pour les musulmans et les non musulmans de la même façon.

2. La sécurité et la protection contre n'importe quelle menace ou attaque venant de l'exté­ rieur.

3. La justice et l'abolition de tous crimes et pratiques immorales

La caractéristique principale de cette nouvelle société était la charité. L'avidité et l'égoïsme furent remplacés par la compassion et le souci de toute créature vivante. Le Prophète (pbsl) dit : « Faire la justice entre deux personnes est une aumône ; assister un homme sur sa monture et lui monter ses bagages est une aumône ; répondre à une question avec douceur est une aumône ; enlever ce qui est un obstacle sur la route d'un homme (comme des épines ou des pierres) est une aumône ; sourire à ton frère est une aumône »

Et ceux qui ont cru, émigré et lutté dans le sentier de Dieu, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les vrais croyants : à eux, le pardon et une récompense généreuse. Coran , sourate alanfal


Un jour, un homme vint trouver Muhammad et le supplia de lui donner quelques moutons. Il y en avait un grand nombre broutant entre deux collines, il ordonna qu'ils lui furent entièrement donnés. Quand l'homme retourna à son village, il dit : « Ô mon peuple, embrassez l'islam car, par Dieu, Muhammad (pbsl) donne tellement ; il ne craint pas la pauvreté . »

Là, à Médine, deux autres importants piliers de l'islam furent établis. Il fut ordonné aux musulmans de payer la zakâtzi, l'impôt social purificateur deman­dé pour venir en aide aux pauvres et aux nécessi­teux, et le jeûne du mois de Ramadan30. Pendant cette période, le Prophète se remaria. Il était demandé par de nombreuses femmes, mais hormis 'Aisha, la fille d'Abû Bakr, ses épouses furent généralement des veuves de musulmans tués ou morts martyrs. Cependant, il garda toujours dans son cœur une place particulière pour Khadija, sa première femme, sa compagne tant chérie31.

Les gens du livre
Les environs de Médine étaient également peuplés de quelques tribus juives. Les musulmans ressentaient déjà une certaine affinité avec ces « Gens du Livre » à qui l'arrivée d'un Prophète était annoncée dans la Torah. Dieu avait dit à Moi'se :

« J'élèverai parmi leurs frères un prophète, semblable à toi, et je mettrai mes mots dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je leur commande . »

Qui donc étaient, dans l'Ancien Testament, les frères des fils d'Israël, si ce n'est les fils d'Ismaël ? Qui d'autre aurait pu être le prophète semblable à Moi'se ? Qui donc lui ressemblait plus que Muhammad (pbsl) ? Et d'après les paroles de Jésus, la prophétie était aussi accomplie :

« Si je ne pars pas, le Paraclet, le Consolateur, ne pourra point venir à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai... Il vous guidera vers la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même mais il ne dira que ce qu'il entendra ...»

Jusqu'à cette période, les musulmans avaient toujours prié dans la même direction que les Gens du Livre, faisant face à la ville sacrée de Jérusalem. Il fut désormais demandé aux croyants de se tourner dans la direction de la mosquée sacrée de la Mecque - la Ka'ba . Ce changement quant à la direction de la prière fut le symbole de la distinction et de l'honneur octroyés à la nouvelle communauté des musulmans -la Umma. Les musulmans revenant à la foi originelle d'Abraham, se tournaient naturellement vers la première maison que celui-ci construisit pour Dieu.

Permission de se battre
Non seulement les Gens du Livre furent mécon­tents de ce changement, mais également les chefs mecquois 3. Ils étaient toujours déterminés à éliminer la nouvelle communauté musulmane, et ils prépa­raient une attaque contre Médine. Cette fois, enfin, après des années de persécution et de torture, Dieu leur donna la permission de se défendre :

Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Dieu est certes Capable de les secourir  Coran 22.39  Sourate alhajj

Bataille de badr
Le résultat fut la bataille de Badr qui eut lieu durant la deuxième année de l'Hégire, pendant le mois de Ramadan. L'armée mecquoise forte de mille hommes - trois fois plus que son adversaire -attaqua la petite armée des musulmans. Mais, par la volonté divine, l'issue fut une spectaculaire victoire des musulmans. Quelques chefs mecquois qui avaient persécuté les musulmans furent tués, d'autres furent faits prisonniers et rachetés à bon prix. Pour la première fois de l'Histoire, les prisonniers de guerre furent nourris et protégés à l'égal de leurs ravisseurs et traités avec humanité. Cette bataille fut décisive : la force et le courage des croyants choqua les mecquois et leurs alliés, bien qu'ils persistaient à vouloir détruire l'Islam.

Bataille après bataille, les musulmans prouvè­rent qu'ils pouvaient résister à toutes les attaques. Cependant, ils échappèrent de justesse à une défaite l'année suivante, lors de la bataille de Uhud ', ce qui donna aux Quraï'sh l'idée de les attaquer et de les exterminer une fois pour toutes. Ces derniers complo­tèrent avec certains bédouins et certaines tribus juives ainsi que quelques hypocrites vivant à l'intérieur même de Médine.

Ce fut donc pendant la cinquième année de l'Hégire qu'une armée de plus de dix mille hommes se dirigea sur Médine. Mais les musulmans étaient prêts à se défendre. Sur les conseils de Salman le Persan, ils avaient creusé de larges fossés autour de la ville. Le Prophète lui-même participa aux préparatifs, et tandis qu'ils creusaient, ils chantaient ce refrain :
ALLAHUMMA LAWLA ANTA MA HTDAYNA

WA MA TASADDAKNA WA LA SALLAYNA

ALLAHUMMA LAWLA ANTA MA HTDAYNA

WA MA TASADDAKNA WA LA SALLAYNA

FA ANZIL AL-SAKINATA ALAYNA

WA THABBIT AL-AQDAMA IN LAKAYNA

Traité de hudaibya
Après un long mois de siège, les mecquois étaient toujours incapables de pénétrer dans la ville et commencèrent à s'impatienter. Petit à petit, la méfiance commença à se répandre parmi les forces alliées. Suite aux querelles internes et aux conditions météorologiques difficiles, ils finirent par plier leurs tentes et ils se retirèrent.

Ce fut une grande victoire pour l'Islam. Médine ne fut plus jamais attaquée. L'année qui suivit, la sixième après l'Hégire, une trêve fut décrétée entre les mecquois et le Prophète (PBSL). Bien que les termes du traité furent nettement en faveur des Quraï'sh, ce fut encore une victoire pour l'Islam. On l'appela le « Traité d'al-Hudaybiyya ». La période de paix qui s'ensuivit fut la chance pour de nombreux non musulmans de voir par eux-mêmes les bienfaits du mode de vie islamique. Ainsi, un très grand nombre de mecquois et des membres de différentes tribus embrassèrent l'islam.

Un jour, un homme aux cheveux ébouriffés venant d'une région lointaine vint trouver le Messager et le questionna au sujet de l'islam. Le Prophète dit : « - Tu dois prier cinq fois par jour. L'homme demanda : - Est-ce tout ? Le Prophète répondit :
- Oui, mais si tu désires accomplir des prières supplémentaires, tu le peux. Tu dois jeûner pendant le mois de Ramadan.
 - Ne dois-je pas jeûner davantage ?
 Le Prophète répondit :
 - Non, mais tu peux, si tu le désires, ajouter des jours de jeûne volontaire.
 Puis le Prophète (ij£) ajouta :
 - Tu dois payer la zakât, l'impôt social purificateur.
 L'homme dit :
- Y a-t-il autre chose que la zakât que je doive payer ?
 L'Envoyé dit :
- Non, à moins que tu ne veuilles offrir des aumônes de ton propre chef.
Alors l'homme dit :
- Par Dieu, je ne ferai ni plus ni moins que cela !
 Le Prophète conclut :
 - Si cet homme dit vrai, il obtiendra le succès. »

Durant cette période le Prophète envoya des lettres à de nombreux gouverneurs, dont les empe­reurs des deux superpuissances de l'époque, la Perse et Byzance, en les invitant à l'islam. L'empereur Héraclius était sur la route de Jérusalem quand il reçut la lettre portant le sceau du Prophète. Il lut : « De la part de Muhammad, Messager de Dieu, à Héraclius, Empereur de Byzance, paix soit sur celui qui suit la vraie voie. Je t'invite à l'islam. Accepte-le et tu auras la paix et la prospérité et Dieu t'offrira une double récompense. Si tu le rejettes, les péchés de tes sujets seront à ta charge. » Et la lettre se terminait par un verset du Coran :

Dis : "Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors de Dieu". Puis, s'ils tournent le dos, dites : "Soyez témoins que nous, nous sommes soumis". Coran 3.64


bien que l'empereur reconnut qu'il s'agissait bien du prophète annoncé par les Ecritures, il se sentit contraint, par loyauté envers ses chefs et ses courtisans, de rejeter le message. Et ainsi, tristement, les vents de la destinée soufflèrent et accomplirent la prédiction : la bonne nouvelle fut ignorée et les mots du Prophète (PBSL) se réalisèrent.

Publié dans le profete sws

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